Original mon or

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Original mon or.

De près, de loin, de nuit, de jour, original mon or à l’esprit, obsession introspective, maladie invisible. Horizon gris nuage, petits succès de parcours imperceptibles, I am on a race of a kind, a race of my own. 1

Comparative guilt, old materialist normations, or the confidence of age, the epiphany of genius’ squirts. Endless dynamics, faithful currents in a bottomless ocean of familiarity — between immediacy and grandeur, conditions and fruits, the creator still finds comfort in questioning his periphery rather than diving into the Ideas.2

Original mon or, ruée vers l’ouest à moi, nécessairement différente, orientale, mouvement externe pour un prétexte interne, obsession introspective d’un fasciné des apparences. Parce que, si ce n’est l’homme de Stagira, form matters. Forme du lisse, mystique du ras, paradoxe absorbant de la peau, tentation des sens, en un mot. Au plus près de la frontière : rêve d’une métaphysique différentielle, coeur et résolution de l’énigme de l’identité devenue différence. Au plus près du mot, caresse de l’expression et surface de la sentence ; rechercher le début même de l’idéalité, localiser au plus près les premiers mètres après la frontière séparant signe et sens. Fantasme d’un mariage final, éternel, résolu de matière et idée, fantôme schizoïde de nos sociétés.

Après cela, philosophie ne sera qu’un mot, mémoire d’une époque, testament d’une espèce, species, kind, race, race of another kind, caduque dans ses cris de singes, singes que nous sommes, seulement que la frontière naturelle sera décalé d’un vecteur, changement de repères, cette humanité d’un autre temps se jugera rétrospectivement comme guère mieux placée qu’un groupe de primates avancés. Nouvel item d’une liste peuplée des alchimies et autres phrénologies, la philosophie, science dépassée, parlera d’un temps, d’une époque de la race homme, -500 +2100, vingt-six siècles d’un essai, d’une tentative à rebondissements, gardienne de la force idéale au coeur d’une existence d’espèce plafonnée au matériel. Un passage de témoin, vital, mais dépassé.

Dans les mémoires, des anonymes par centaines de milliers, et quelque survivants, sauvés par l’intensité idéale de leur être, mais aussi et surtout, le culte de ceux que le temps découvrira comme précurseurs. Fil rouge des “êtres de côté”, du peintre des cavernes à ces quelques mots, le créateur et sa logique opaque, manteau existentiel tenace, toujours trop chaud ou trop fermé pour les étés et hivers de l’émotion humaine. Ses rêves de la brise douce et efficace, quand il pourrait finalement le balancer, ce manteau, plat dans les creux des visages de ses contemporains, travaillés par le temps des génomes, il se le rappelle tout le temps, de ses aïeux aussi, et même de ses descendants, finalement les seuls destinataires dignes du potentiel de sa pensée. Tentation bourrasque de chaque instant, à l’intention quasi universelle : compagne, “amis” proches, parents, famille, et même et surtout le moindre passant dans la rue — tous, ils le méritent, pour mon bien et pour le leur, d’y goûter, à mon manteau.

Seul l’anonymat protège, même s’il frustre, et les rappels statistiques de la quantité de destinées humaines, pour venir à bout des risques toujours handicapant de la culpabilité. S’il n’assure pas le correct jet créatif, il nous sauve au moins, momentanément, et peut-être constructivement, de se consumer un instant de plus dans la folie comparative.

Reste l’or et sa quête ; mon tamis est ras mais infiniment petit ; le degré d’imagination de mon ambition créatrice se déploie à l’échelle différentielle, microscope métaphysique, alias l’infiniment aveugle pour l’essentiel de mon espèce. Chaque estimation, la moindre tentative, évocatrice au plus de l’idée de l’échelle, de la graine de l’intuition, mais donc aussi, qu’écho de la distance qui m’en sépare encore.

Mon chemin est long : ruée vers l’ouest oriental qui n’en finit plus, sept ans au Tibet ou un peu en dessous, mon excursion-incursion est devenue foray-forage, “tes siestes sont si sédentaires”, me dit-on l’autre après-midi ; à force de chercher si passionnément, je risque en permanence la folie de l’arrivée mirage. Peu de contrepartie à telle énergie vitale — altitude supérieure à tout niveau émotionnel ou même nerveux, profondeur que plus éloignée du moindre social ou culturel. Le délire créatif est sa propre mesure, fil rouge-sang, du big bang au spectacle de l’apocalypse ; unique réalité du cosmos à son échelle métaphysique fondamentale. Quand la contagion prend et qu’un de ses membres-individus se sclérose, l’organe ne peut rien d’autre que subir l’énergie fureur qui l’habite, déréglant tous ses paramètres et fonctions, l’obsédant de sa justification d’être, raison nécessairement projetée, question de son héritage futur.

Être traversé par le temps, la gorge séchée par les languages synchroniques du monde, il boit de l’insubstantiel à longueur de journée pour garder en vie l’idée-force qu’il sait attendue. Être, forme temporelle et temporaire, versions et variations sur le thème des temps, les thèmes du temps, mélodie impossible mais entêtante, il entend l’appel de sa muse à la rejoindre pour jouer.

Image courtesy: Texture

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Footnotes

  1. je suis au coeur d’une course d’un genre unique, une course que seul je connais.
  2. Culpabilité comparative, vieilles normations matérialistes, ou bien la confiance de l’âge, l’épiphanie des jets du génie. Dynamiques sans fin, courants fidèles dans un océan de familiarité sans fond — entre immediateté et grandeur, conditions et fruits, le créateur trouve encore un certain confort dans le questionnement de la pérpiphérie, plutôt que de plonger total dans les Idées.